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Excursion gallo-romaine dans la vallée de la Moselle luxembourgo-allemande le 15 juin 2019
Visite du 15 juin 2019 –Excursion gallo-romaine dans la vallée de la Moselle luxembourgo-allemande
Ce samedi 15 juin , 23 Amis des Musées d’Arlon ( AMA ) ont à nouveau délaissé le Vicus d’Orolaunum (Arlon ) pour visiter quatre sites gallo-romains situés des deux côtés de la Moselle.
La première étape fut, au Grand-Duché de Luxembourg, Dalheim (Vicus de Ricciacum) qui était situé sur l’ancienne voie romaine allant de Metz à Trèves.
Le car nous a déposés sur les hauteurs de Dalheim près du Monument de l’Aigle romain rappelant cinq siècles de civilisation romaine. Un court exposé y fut fait par notre Président, Gilbert Jungen. Et de là une petite descente à pied pour atteindre le théâtre romain construit sur un versant naturel aux alentours de 50 après JC. Il pouvait contenir près de 3500 spectateurs. La partie majeure de l’édifice aurait été détruite au cours du IIIe siècle. L’endroit est aujourd’hui recouvert par une toiture afin de le protéger des assauts du temps. La présentation nous a été faite par Michelle Risch , archéologue , membre du Cercle historique local « Ricciacus Frënn asbl »
Ensuite cap sur l’Allemagne pour les trois autres visites.
La première fut la villa romaine reconstituée de Borg . Des fouilles effectuées en 1987 firent resurgir à cet endroit les restes d’une ancienne villa romaine et c’est en 1994 qu’il fut décidé de la reconstituer. C’est ainsi que dans les années qui suivirent fut reconstruite une maison de maître avec des bains qui constituent l’attraction la plus marquante de la visite : il y a un grand bassin de bains froids et une salle voûtée où se trouvent des bains chauds ainsi que d’autres pièces qui servaient à la détente et à la conversation. Et déjà l’heure de la restauration avait sonné : un agréable dîner nous attendait dans un hôtel-restaurant niché au cœur de Perl , le village voisin.
Lors des deux dernières visites nous accompagna une guide arlonaise bien connue , Colette Malvaux, qui nous fit apprécier la mosaÏque de Nennig et le pilier funéraire d’igea . Ce magnifique sol en mosaÏque de Nennig est l’un des rares à pouvoir encore être vu in situ. D’environ 160 m2 , il est formé d’un carré central représentant un combat de gladiateurs et de six médaillons octogonaux illustrant d’autres scènes de l’amphithéâtre.
Notre dernière étape fut le pilier funéraire d’Igel près de Trèves qui fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco. Haut de 23 m , ce monument est décoré de portraits des membres défunts de la famille des Secundinii , des commerçants en draps . Des scènes mythologiques ou de la vie quotidienne complètent les différentes faces de ce mausolée.
Cette journée fut pour beaucoup de participants l’occasion de découvrir des sites qu’ils ne connaissaient pas. Ils ne demandaient qu’à renouveler l’expérience !
Alors suivant l’adage, pourquoi pas ‘ jamais deux sans trois ‘ ?
A la découverte de la Gaule gallo-romaine le 23 juin 2018
Le samedi 23 juin, 37 Amis des Musées d’Arlon ( AMA ) ont délaissé le Vicus d’Orolaunum (Arlon) pour découvrir ou revoir les sites gallo-romains les plus emblématiques de notre cher pays voisin, la GAUME. Cette intéressante visite a été conçue et organisée par Louise-Marie Rode et Benoît Rollus.
La première étape-honneur au Vicus de Vertunum– fut le Musée Gaumais de Virton où dans l’aile nouvelle du rez- de-chaussée sont exposées quelques-unes des plus célèbres découvertes archéologiques faites en pays gaumais dans la seconde moitié du XX°s. Le fragment de la célèbre moissonneuse des Trévires découvert dans un mur de soutènement du rempart de Montauban-Buzenol par Monsieur Mertens en 1958 y est conservé. La guide, du Musée gaumais, Madame Pezzin, nous a fait revivre avec enthousiasme ces sculptures d’origine funéraire du Haut-Empire, que seuls les riches propriétaires terriens pouvaient se permettre. Autant d’instantanés de leur vie familiale et professionnelle! Citons aussi le mignon Cupidon (48 cm) en bronze, sorti d’un puits à Château Renaud par le regretté conservateur Gérard Lambert, au début des années 1990…
Restons encore à Virton (Saint-Mard) pour découvrir – coup de cœur pour beaucoup des participants – la petite église Saint- Martin du Vieux Virton. Du VIII° au XIII° s., plusieurs églises s’y sont succédé…Dans un mur de cette église romane agrandie plus tard, deux bas-reliefs du Haut- Empire romain encastrés dont une scène de navigation et de transport. La visite de l’intérieur de cette église révèle des peintures du Frère Abraham Gilson d’Orval dans le chœur ! Une visite qui valait vraiment la peine de pousser la porte.
Le groupe a alors quitté Virton pour le site de Chameleux (à 4 km de Florenville ) en longeant au passage l’Abbaye d’Orval . Ce site conserve les vestiges d’un ancien relais gallo-romain sur la voie impériale qui traversait la Cité des Trévires et donc la Gaume : la REIMS-TREVES.
Il est quelque peu perdu dans les hautes herbes aujourd’hui…mais delà on a pu apercevoir le promontoire stratégique de Williers qui l’a protégé jusqu’au V°s. (la chute de l’Empire romain). Et déjà il était temps de se sustenter : une bonne truite nous attendait à « Le Chameleux. » petit restaurant bien sympathique !
L’après-dîner démarra en douceur par un passage au ralenti dans le charmant petit village de Williers (40 âmes ) à 1 km de Chameleux, de l’autre côté de la frontière ! Cap ensuite sur Villers- sur- Semois pour une deuxième église Saint- Martin , une des plus anciennes de notre province ! Découverte appréciée de tous les participants que cette Ara Romana , pierre romaine sculptée sur ses quatre faces à l’effigie d’Apollon , Hercule , Minerve et Diane et qui servit de support au maître-autel du vieil édifice.
Enfin, apothéose et dernière étape, le promontoire de Montauban-Buzenol qui devint un « éperon barré » dès l’époque celtique. Cette fortification met à profit ce plateau de forme triangulaire, cerné sur deux de ses côtés par des vallées encaissées, formant des défenses naturelles. Le troisième, d’accès plus aisé, est alors protégé par un talus ou un mur de barrage linéaire. Pendant près de deux heures le groupe des Amis des Musées d’Arlon y fut guidé avec passion et compétence par Madame M. Pezzin du Musée Gaumais qui termina la visite par le Musée lapidaire admirablement implanté dans cette forêt par un architecte de génie, Constantion Brondzki. Il abrite quelques-uns des 40 bas-reliefs gallo-romains découverts ici en 1958.
Ce fut une journée enrichissante et passionnante pour ceux qui y ont participé ! Découverte assurément à renouveler au pays des Trois Frontières !
Éditorial : Godefroid Kurth, père de la critique historique moderne
(Sources : divers articles de presse, le Bulletin trimestriel de IAL 2016 No 3-4, les communiqués au Congrès de l’Association des Cercles Francophones d’Histoire et d’Archéologie de Belgique, organisé par l’IAL les 18-21 août 2016, l’Exposition Kurth au Musée Gaspar, le Bulletin Communal d’Arlon…)
Au pied du castrum romain est né en 1847 un enfant surdoué, Godefroid Kurth, qui devint le meilleur rhétoricien de Belgique. Après le diplôme au Grade de professeur agrégé de l’enseignement moyen du degré supérieur pour les humanités enseignement littéraire en 1869, il obtint à l’âge de 25 ans le Grade spécial de docteur en Sciences Historiques. En 1873, il fut nommé Professeur extraordinaire à l’Université de Liège et, en 1886, Professeur ordinaire du cours d’Histoire Politique du Moyen Age.
Il fut un proche du Cardinal Mercier et un soutien ardent des débuts de la Démocratie Chrétienne. Après sa retraite, il est nommé Directeur de l’Institut Historique Belge de Rome (ancêtre de Academia Belgica).
Toute sa vie, il a gardé une nostalgie et un amour profond pour sa ville d’Arlon. Il y revint régulièrement, y bâtit une maison, mais sans faire le pas d’y habiter car il préférait vivre dans la banlieue de Bruxelles où il avait accès aux Bibliothèques et à la vie intellectuelle de la Capitale. A sa demande, il fut enterré en terre natale au cimetière de Frassem, mais seulement en 1921 car son décès avait eu lieu en 1916 durant la Guerre. En tant qu’érudit, il avait exprimé le désir d’une épitaphe en latin.
D’origine allemande, il eut toujours un puissant attrait pour la langue, la vie intellectuelle et la culture allemande. Il fut d’autant plus atterré et meurtri de l’invasion allemande de 1914 et des atrocités de la soldatesque dans les villages martyrs de la région.
Comme l’a déclaré le Professeur Francis Balace au Congrès des 18-21 août 2016, organisé par l’IAL à Arlon, « Godefroid Kurth était un homme de son temps, épousant les mentalités et les querelles de son époque », s’engageant avec passion et conviction souvent extrêmes, et important les querelles de l’Université de Liège en terre arlonaise. D’où notamment le conflit avec Emile Tandel et avec l’IAL.
David Colling, Directeur du Musée Gaspar, a résumé ce trait de caractère de Godefroid Kurth : « Il s’est rapidement inscrit dans la lutte entre catholiques et libéraux ». Dans la violence des débats de l’époque, des 2 côtés, « on pouvait en arriver aux mains » – L’Avenir du Luxembourg du 19 août 2016.
Il est rappelé qu’en France, ces mêmes débats et vives querelles ont abouti en 1905 à la loi Emile Combes de séparation des Eglises/Religions et de l’Etat. Quant à l’apport académique de Godefroid Kurth, Jean-Marie Triffaux, Echevin, l’a résumé dans le Bulletin communal d’Arlon : « Il fait figure de pionnier en créant des cours novateurs comme l’épigraphie ou l’archéologie et surtout en créant le premier séminaire de recherche historique».
En conclusion, je ne peux que vous recommander chaudement de visiter l’Exposition Godefroid Kurth au Musée Gaspar. En plus du Fonds G. Kurth de l’IAL, l’Exposition met en valeur de nombreux documents prêtés par les Archives du monde catholique à Louvain-la-Neuve, qui avaient hérité des archives privées de Madame Eva Lavaux, veuve de Godefroid Kurth.
Gilbert Jungen
Président de l’asbl « Les Amis des Musées d’Arlon (AMA) »
Administrateur de la « Fédération des Amis des Musées de Belgique » asbl